samedi 12 juin 2010

Plume Latraverse : rock'n'Plume

Moé, j'aime pas ça, travailler: c'était la première chanson qu'a chantée Plume hier, au Métropolis, au cours de la première de ses deux représentations aux FrancoFolies (il y sera de nouveau ce soir). C'était tant mieux, puisque ce qui compte, c'est que Plume aime chanter et faire du rock et c'est exactement ça qu'il a offert à la foule hier.

Une foule d'abord assez sage et assise, mais qui n'a pas lésiné sur les applaudissements, les cris, les chants en choeur, et qui s'est de plus en plus excitée au fil de cette soirée au cours de laquelle le grand Latraverse a chanté plein, plein de ses chansons les plus rock et les plus «n'roll». Certaines étaient cousues les unes aux autres (Plume avait prévenu qu'il allait faire de longues courtepointes musicales à l'aide de plusieurs de ses chansons et les «coutures» étaient vraiment réussies), les autres étaient interprétées au complet. Dans tous les cas, c'était musical à l'os, rock au cube, Plume à planche.

Impossible de dire tout ce qu'il a chanté, mais ça allait de Fucké-fucké au Roi de la marchette, de Chien fou à Pleine lune, de Ma porte de shed à Bobépine, de Rideau à Moutonoir, d'Assis aux Mauvais compagnons, de Beau et chaud à La ballade des caisses de 24, de Lit vert à Jonquière et j'en passe au moins 20 autres... Que dire, sinon que c'était écoeurant? Que les applaudissements ont duré longtemps à la fin? Et que Latraverse a chanté Les mauvais compagnons?

Parlant des Mauvais compagnons, c'est-à-dire les musiciens qui accompagnent Michel Latraverse, ils étaient tous absolument impeccables et soudés hier, comme autant de doigts autour de ce longiligne pouce qu'est Plume: à la batterie, Pistache Guillemette, à la basse, Grégoire Morency, aux claviers, Richard Lord, et à la guitare, le seul et unique JC Marsan, qui nous a donné certains de ses solos les plus allumés hier soir.

Pas de bavardage, pas de niaisage, beaucoup de décibels (des bouchons ne sont pas inutiles...), c'était bel et bien le show rock promis par Plume.

«Si partout il y a un ras-le-bol, a chanté le grand Latraverse, s'il y a du sarin dans le métro, pis que les armes se vendent au prix de gros, c'est la faute à El Niño.» Hier soir, s'il y a eu beaucoup de «fun», beaucoup d'ovations et beaucoup de musique, c'était la faute à El Plumo...

* * *

En première partie de Latraverse, le quatuor chicoutimien Bruno Rodéo et ses routiers a surpris le public: non, ces gars-là ne faisaient pas dans la parodie de western, ils faisaient bel et bien du western, québécois qui plus est, dans les règles, comme d'autres font du flamenco ou de la musique manouche! Avis aux intéressés: leur album Envoye par-là s'écoute vraiment bien sur la route et le regretté Bobby Hachey aurait été fier d'eux, hier soir!

Marie-Christine Blais
La Presse

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